
L ‘évolution du contexte politique n’a pas seulement une influence sur l’économie mais également, sournoisement, dans les cultures d’entreprise.
Longtemps, quand on demandait aux citoyens de nommer un leader sui inspire, le nom de Nelson Mandela revenait en tête de liste, incarnant les valeurs d’intégrité, de courage, de l’engagement dans le bien commun au sacrifice de son bien-être personnel. C’était également ce type de valeurs humanistes qui étaient prônées au sein des entreprises : respect, esprit d’équipe, service au client.
Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump au pouvoir, les medias nous montrent en permanence un leadership fait de brutalité, d’intimidation, d’humiliation, de disqualification des voix dissonantes, quelles qu’en soient la légitimité. A force de voir ces images, l’agressivité, la cruauté, l’écrasement du plus faible sont normalisées. A force de voir ces manifestations de violence chaque jour, notre capacité à nous indigner s’émousse.
C’est la porte qui s’entrouvre pour que les cultures d’entreprise toxiques s’insinuent sournoisement dans les entreprises. La culture se transforme de manière presqu’imperceptible en laissant, des micro agressions, des commentaires, des prises de pouvoir faire leur apparition sans susciter de réactions.
Le contexte politique et économique instables, générant beaucoup d’incertitude, sont autant d’ingrédients qui favorisent encore son développement. Rien ne nourrit autant la violence que la peur : il vaut mieux faire peur que subir la peur. On le sait, si le chef d’entreprise a un management brutal, il/elle légitimise tout son comité exécutif à en faire autant. L’effet de meute fait le reste et la violence des rapports humains au sein de l’entreprise augmente de manière exponentielle. Les tribunaux ont qualifié de harcèlement moral institutionnel.
Cette qualification peut sembler bien dérisoire par rapport aux méfaits qui nous sont rapportés par les medias. Après Nelson Mandela, Volodymyr Zelensky a incarné des valeurs le courage, de dignité, d’abnégation pour servir la communauté. le fait d’être maltraité, humilié en public et d’être tenu éloigné des négociations qui portent sur l’avenir de son pays peut faire vaciller la foi qu’on peut avoir dans ces valeurs.
Ces valeurs restent pourtant, je le crois, la mesure de notre degré de civilisation au niveau collectif, notre degré d’humanité à titre individuel.
Dans cette période déstabilisante, les CEO et leurs comités exécutifs ont plus que jamais besoin de s’assoir ensemble pour définir leur boussole et identifier leurs ressources pour garder le cap.